À quand remonte la dernière expression du dimanche ? Un siècle au moins. (Moi ? Dans l’exagération ? Jamais.) Dans tous les cas, cela fait si longtemps que vous pourriez penser que ce nouvel article n’est autre que le fruit de votre imagination. Rassurez-vous, non, vous n’avez pas la berlue. Oh ! mais dites-moi, d’où peut bien venir cette expression signifiant “avoir des hallucinations”, “ne pas en croire ses yeux” ? Élucidons ce mystère. 

(Bon, ça va, je n’ai pas trop perdu la main. Cette introduction est parfaite, n’est-ce pas ?) 

Quelle est l’origine de la berlue ?

Une fois encore, il y a débat autour d’un mot. L’hypothèse la plus probable est que berlue proviendrait d’un verbe ancien utilisé au XIIIe siècle : belluer. Ce dernier signifiait alors éblouir, mais aussi duper. Il aurait pour racine le mot latin lux désignant la lumière. Il est vrai qu’avec la lumière dans les yeux, on n’y voit plus très bien. 

Belluer est ensuite tombé aux oubliettes pour revenir quelques siècles après, au XVIe plus précisément, dans l’univers de la médecine. La berlue était alors un trouble de la vue faisant apparaître des mirages ou déformant la réalité. Le sens propre est alors très proche du sens figuré, mais il faudra attendre encore un siècle pour qu’apparaisse notre expression du jour, avoir la berlue. 

Quand utiliser cette expression ?

J’ai la berlue ou tu manges à tous les râteliers ?