Être au bout du rouleau

Fatigue extrême, manque d’énergie, situation inextricable : on s’est tous, à un moment ou un autre, sentis au bout de notre vie, au bout du rouleau. 

Rouleau compresseur ? Rouleau de printemps ? Rouleau de papier toilette ? Quel est ce mystérieux rouleau dont il est question dans notre expression du jour et quel rapport peut-il bien avoir avec le sentiment d’épuisement ? Voyons voir. 

Le rôle du rôle

Si elle est toujours tendance au XXIe siècle, l’expression être au bout du rouleau puise son origine au XIVe siècle. À cette époque, les livres papier n’avaient pas la forme rectangulaire qu’on leur connaît aujourd’hui. Leurs ancêtres étaient en fait constitués de feuilles collées bout à bout puis enroulées autour d’un bâton d’ivoire ou de buis. Ces livres s’appelaient alors des “rôles”, mot encore employé pour désigner des registres dans l’administration. Voilà pour le contexte. 

Du rôle au rôlet et du rôlet au rouleau

L’expression est tout d’abord apparue dans le milieu du théâtre où les dialogues des acteurs étaient inscrits sur lesdits rôles ou rôlets lorsque le comédien avait peu de texte. Au XVIIe siècle, lorsqu’une personne se retrouvait démunie face à une situation, ne trouvant pas de solution pour s’en dépatouiller, on disait alors qu’elle était au bout de son rôlet. C’est au XIXe siècle que l’expression quitte le théâtre lorsque le rôlet se transforme en rouleau. Dans les banques, des rouleaux de papier étaient déjà utilisés pour ranger les pièces de monnaie. Être au bout du rouleau a alors pris une signification supplémentaire, celle d’être au bout de ses ressources financières. 

Aujourd’hui, on l’utilise dans n’importe quelle situation !

Quand utiliser cette expression ?

Je suis au bout du rouleau à force de pédaler dans la choucroute.