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passer l'arme à gauche

Passer l’arme à gauche

Nous avons eu l’occasion de le constater à plusieurs reprises dans cette rubrique, bon nombre de nos expressions entrées dans le langage courant nous viennent de l’argot militaire. Il est possible que ce soit encore le cas aujourd’hui avec “passer l’arme à gauche” signifiant trépasser, calancher, caner, bref : trouver la mort. Est-ce qu’au moment de rendre leur dernier souffle les soldats avaient suffisamment de force pour changer leur fusil d’épaule donnant ainsi naissance à notre expression du jour ? C’est ce que nous allons voir.

Quatre hypothèses pour une seule arme

Les occasions de mourir lorsqu’on est engagé dans l’armée ne manquent pas, c’est peut-être la raison pour laquelle nous avons autant d’hypothèses. 

 

La première (celle que je connaissais) vient de l’injonction “repos” donnée au soldat qui est au garde-à-vous et qui pose son fusil à son pied gauche : il passe alors son arme à gauche. Du repos au repos éternel, la frontière est parfois mince. 

La deuxième hypothèse nous emmène en plein cœur des guerres napoléoniennes. Après avoir tiré de leurs longs mousquets, les combattants devaient les recharger. Le meilleur moyen était de passer l’arme dans la main gauche afin d’insérer la poudre par le canon. Pendant cette manœuvre qui demandait une posture droite et une certaine concentration, le fantassin était très vulnérable et le risque de se faire descendre était plus élevé. 

Quittons le monde des armes à feu pour notre troisième hypothèse et entrons dans celui des armes blanches. Selon certains, notre expression se rapporterait en effet à la pratique de l’escrime. Plus précisément au fait que le fleuret se tient généralement de la main droite et que désarmer le duelliste, c’est lui faire passer l’arme à gauche. Dépourvu de son épée il est plus facilement à la merci de son adversaire. 

La dernière explication viendrait d’un détail architectural du Moyen-Âge. Ce n’est pas un hasard si les escaliers en colimaçon tournaient tous dans le sens horaire. En effet, qu’on le voulût ou non, tout le monde était droitier. En cas d’attaque qui se faisait par le rez-de-chaussée, l’assaillant qui portait son arme à droite était gêné dans sa manipulation par la colonne centrale de l’escalier. Il devait donc passer son arme à gauche, étant ainsi désavantagé par rapport au propriétaire de la demeure qui se trouvait lui à l’étage et qui pouvait le descendre plus facilement (descendre l’ennemi, pas l’escalier hein). 

Quand utiliser cette expression ?

 

Comme m’a dit mon papa la semaine dernière : plutôt que de me faire tirer les vers du nez, je préfère passer l’arme à gauche. Inutile de vous préciser que je n’étais pas d’accord avec lui.