Inutile d’essayer de me tirer les vers du nez, je m’apprête déjà à vous expliquer d’où vient cette expression qui signifie : faire parler ou avouer quelqu’un. Avant toute chose, sachez qu’elle ne date d’hier, car elle a fait son apparition au début du XVe siècle. 

Pourquoi des vers ?

Les vers seraient-ils un mot utilisé pour parler de crottes de nez ? Absolument pas. D’ailleurs, il serait étrange de retirer les mucosités nasales sèches et agglutinées de quelqu’un pour le faire parler. 

Si on retrouve les lombrics dans cette expression, c’est pour une tout autre raison. Enfin, pour trois raisons pour être exacte, car il y a trois hypothèses quant à l’origine de cette locution. Aucune d’elles n’a d’ailleurs été prouvée. 

La première est liée à une maladie courante, mais honteuse de l’époque : les vers rinaires. Des parasites se logeaient dans l’appendice nasal. Les malades, embarrassés, n’osaient pas en parler à leur médecin. Ce dernier devait alors les soumettre à un interrogatoire pour poser le diagnostic et tirer les vers du nez, cette fois au sens propre. 

La deuxième est aussi liée au milieu médical : l’expression ne viendrait plus d’une maladie, mais d’un remède. En effet, les larves de mouches étaient utilisées pour guérir les plaies, car elles s’alimentaient de tissus morts, favorisant ainsi la cicatrisation. Les asticots qui grouillaient devaient bien être retirés un jour. Si la blessure se trouvait au niveau des narines, il fallait bien tirer les vers du nez. Cependant, je ne vois pas le rapport avec le fait de faire avouer quelqu’un.   

Enfin, la dernière théorie est plus terre à terre, car elle repose sur l’étymologie. Vers viendrait du latin vernum = vrai. Tirer les vers du nez serait alors tirer le vrai. Mais que vient faire le tarin là-dedans ? Ça reste un mystère…

Quand utiliser cette expression ?

N’essaie pas de me tirer les vers du nez ou je prends la poudre d’escampette.