Pleurer comme une Madeleine
Pleurer comme une Madeleine
Si vous êtes comme moi originaire de Lorraine, vous avez probablement déjà participé à un débat de la plus haute importance : des madeleines de Commercy ou de Liverdun, lesquelles sont les meilleures ?
On en parlait encore chez moi, pas plus tard que vendredi soir. La grande gagnante fut la madeleine de Commercy, à mon grand désespoir et à celui de sa consœur de Liverdun qui, ne supportant pas la défaite, s’est mise à pleurer abondamment. Voilà pourquoi l’on dit : pleurer comme une madeleine.
Tout cela est faux. Sauf le débat de vendredi soir qui tombait à pic pour l’introduction de l’expression du jour qui m’a été demandée par ma tata. Bisous tata !
Bon, cessons les digressions et revenons-en à nos moutons. Ou plutôt à notre Madeleine, avec un m majuscule.
Qui est Madeleine ?
Si vous avez la Bible pour livre de chevet, vous connaissez probablement l’histoire de Marie la Magdaléenne, appelée également Marie-Madeleine ou Madeleine.
Lorsque cette ancienne prostituée s’est confessée au Christ, elle pleurait tellement qu’elle a pu lui laver les pieds de ses larmes, avant de les sécher à l’aide de ses cheveux.
C’est Balzac qui au XIXe siècle aurait été le premier à utiliser notre expression du jour au sens figuré. Dans La comédie humaine on peut lire : « Il ne revint pas pour dîner, et rentra fort tard. Je vous le jure, je restai dans ma chambre à pleurer comme une Madeleine, au coin de mon feu. »
Au XIIIe siècle cependant, faire la Madeleine signifiait “affecter le repentir”.
Quand utiliser cette expression ?
Ce suppôt de Satan m’a fait du mal, j’ai pleuré comme une Madeleine.